Le conflit de travail à Postes Canada suscite des inquiétudes quant à la livraison malgré l'évitement de la grève
Postes Canada a évité de justesse une interruption de la distribution du courrier à l'échelle nationale après que le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) se soit abstenu de lancer une grève totale. Toutefois, la décision d'interdire les heures supplémentaires à l'échelle nationale a causé des dommages considérables aux activités de livraison de colis de l'entreprise, ce qui a plongé les expéditeurs et les consommateurs dans l'incertitude.

Interdiction des heures supplémentaires au lieu d'une grève
Depuis vendredi, les membres du STTP ont entamé une campagne de " travail à la règle ", refusant de travailler au-delà de leur semaine normale de huit heures ou de 40 heures. La stratégie du syndicat vise à minimiser les perturbations pour le public tout en maintenant la pression sur Postes Canada dans le cadre des négociations contractuelles en cours, qui sont au point mort depuis près de 18 mois.
Postes Canada a reconnu l'impact opérationnel et a averti ses clients qu'ils devaient s'attendre à des retards de livraison. De nombreux facteurs ont reçu pour instruction de retourner à leur dépôt après huit heures, même si leur itinéraire est incomplet.
La confiance des clients ébranlée
Bien que Postes Canada fonctionne toujours, la menace d'une interruption de travail a déjà poussé de nombreux clients, en particulier les petites entreprises et les détaillants en ligne internationaux, à se tourner vers d'autres fournisseurs de services logistiques. Ce changement fait suite aux profondes cicatrices d'une grève de cinq semaines en décembre, qui a entraîné des interruptions de service, des retards dans les expéditions et un arriéré important qui a pris des semaines à résorber.
Kate Muth, directrice exécutive de l'International Mailers' Advisory Group, a déclaré que de nombreuses entreprises américaines ont interrompu à titre préventif leurs envois via le canal USPS-Canada. "En cas de grève, Postes Canada subira des dommages considérables", a expliqué Mme Muth. "Une fois que les envois sortent du système de Postes Canada, les gens hésitent à y retourner.
Alison Layfield, d'ePost Global, s'est fait l'écho de cette préoccupation, notant que certains expéditeurs demandent désormais à leurs clients d'utiliser des adresses physiques plutôt que des boîtes postales afin d'éviter que les colis ne restent bloqués dans le système de Postes Canada.
Différends contractuels et occasions manquées
Le conflit porte sur plusieurs questions fondamentales, notamment les salaires, les avantages sociaux, la structure du travail et les modèles de livraison. La dernière offre de Postes Canada en milieu de semaine comprend une augmentation salariale de 13% sur quatre ans et maintient la plupart des avantages sociaux existants. Cependant, le STTP a critiqué cette offre, la jugeant insuffisante, d'autant plus que l'inflation et l'augmentation du coût de la vie dépassent les augmentations proposées.
Les autres points de discorde sont les suivants :
- Emploi à temps partiel : Postes Canada souhaite augmenter le nombre de livreurs à temps partiel de 10% à 30%, notamment pour assurer la livraison des colis sept jours sur sept dans les zones urbaines. Le syndicat s'y oppose et plaide pour des postes plus stables et à temps plein.
- Routage dynamique : L'entreprise vise à mettre en place des itinéraires de livraison dynamiques basés sur le volume en temps réel, à l'instar des messageries privées. Le STTP affirme que la technologie et les systèmes de mesure des itinéraires ne sont pas suffisamment fiables pour garantir des charges de travail équitables.
- Mise à niveau de la charge : Postes Canada propose d'autoriser les superviseurs à redistribuer la charge de travail entre les employés pendant les quarts de travail sans rémunération supplémentaire - une autre mesure à laquelle le syndicat s'oppose.
- Retards dans l'éligibilité aux prestations : Selon la proposition de l'entreprise, les nouveaux employés devraient avoir travaillé pendant six mois consécutifs avant de pouvoir bénéficier des prestations de santé et de retraite.
Postes Canada insiste sur le fait que son offre reflète les défis financiers et opérationnels de l'entreprise. L'opérateur postal n'a pas enregistré de bénéfices depuis sept ans et a récemment accepté un prêt gouvernemental de $716 millions d'euros pour rester à flot. L'abandon de la poste aux lettres au profit des colis a mis à rude épreuve son modèle économique traditionnel, le volume de courrier ayant chuté de plus de 50% en vingt ans.
Réactions de l'industrie et conséquences à long terme
Dans le secteur de la logistique, les groupeurs de colis et les fournisseurs de services transfrontaliers se sont activement détournés de Postes Canada. Beaucoup craignent que des perturbations, même temporaires, n'entraînent une perte de confiance à long terme, en particulier de la part des expéditeurs basés aux États-Unis.
"Une fois que les entreprises se sont habituées à utiliser d'autres transporteurs de dernier kilomètre, elles y reviennent rarement, sauf en cas de nécessité, en particulier dans les zones rurales ou pour les livraisons de boîtes postales", a déclaré M. Layfield.
Si l'interdiction des heures supplémentaires se poursuit ou si elle se transforme en grève plus large, Postes Canada risque non seulement de subir des revers temporaires, mais aussi une érosion permanente de sa clientèle.
Conclusion
Bien que Postes Canada ait évité une grève totale pour le moment, les conséquences d'une incertitude prolongée en matière de main-d'œuvre se font déjà sentir dans l'ensemble de l'écosystème de la livraison de colis. Plus le conflit se prolonge, plus il sera difficile pour Postes Canada de reprendre pied, tant sur le plan opérationnel que sur le plan de la réputation, dans un paysage logistique en évolution rapide.
Aperçu de l'industrie
nouvelles via la boîte de réception
Nulla turp dis cursus. Integer liberos euismod pretium faucibua